Les résultats du projet Art Eco Soc – Analyse des festivals Game of Trees et FACE

Analyse des festivals Game of Trees et FACE suite aux enquêtes réalisées

Observer et étudier l’impact social de propositions artistiques pédagogiques pour l'éducation à l'environnement tel était l'objectif du projet européen Art Eco Soc.

Cultures Eco-Actives a mené une étude innovante d’observation et d’analyse de l’impact des propositions artistiques sur la conscience environnementale des spectateurs lors du festival Game of Trees, du 31 juillet au 3 août aux Orres, dans les Hautes-Alpes et du 14 au 16 août en Italie, en Calabre pour le Face Festival .

Des questionnaires ont été utilisés pour mesurer l’impact pédagogique et émotionnel de ces propositions sur les spectateurs et la transformation de leurs imaginaires. 

Vous trouverez ci-dessous une synthèse des résultats de ces deux festivals.  

Profil socio-démographique

L’analyse a porté sur un échantillon de 68 questionnaires pour le festival Français Game of Trees (GOT) (Hautes-alpes) et 52 pour le FACE festival italien (Calabre).

En France, le niveau de sensibilisation à l’environnement initial des répondants est réparti de manière égale entre les niveaux 3 (quelques comportements pro-environnementaux), 4 et 5 (très fort engagement - Une majorité sont des professeur.e.s, chercheurs.ses et consultant.e.s, dont la moitié a plus de 65 ans). En Italie, 14 % se déclarent de niveau 2, soit un niveau de sensibilisation initial globalement moins élevé pour le festival  italien FACE que le festival français GOT

Les répondants en Italie sont plus jeunes, avec ¼ de 18/34 ans en Italie, contre ¼ de plus de 65 ans en France.

Si près d’1/3 viennent pour la programmation environnementale et la même proportion pour découvrir des artistes, en France, les visiteurs viennent principalement pour la situation géographique (près de chez eux et/ou en vacances dans le coin), alors qu’en Italie, ils sont plus nombreux à venir pour l’ambiance.

En France, plus d’1/3 habitent en milieu rural, alors que le FACE festival a plutôt rassemblé des habitants de petite-moyenne ville.

Comportements pro-environnementaux

Des comportements pro-environnementaux ont été générés pour 70 % des répondants, avec une répartition équilibrée entre les envies d’agir pour le festival GOT (choisir des habitudes alternatives, suivi de près agir en faveur de la biodiversité, puis envie de réduire, limiter, privilégier la sobriété), alors que pour le FACE festival, le comportement pro-environnemental plébiscité est l’action en faveur de la biodiversité. (En Italie, il s’agit surtout de préserver la biodiversité, alors que le GOT festival génère surtout chez les répondants l'envie de la prendre en compte dans les activités).

En France, 2/3 de ceux en faveur d'une action collective sont prêts à consacrer un peu de temps à une association ou un collectif, alors que les répondants au FACE festival se déclarent plutôt près à agir politiquement en tant que citoyen, ceux voulant s’investir dans une association étant les 25/34 ans. 

La gestion des déchets et emballages est une préoccupation majeure des répondants en faveur de la sobriété en Italie, alors que ceux du festival GOT s’intéressent pour la moitié au numérique et à l’économie circulaire. Ces résultats résonnent avec les préoccupations des populations enquêtées en lien avec les politiques en place (visibilité du manque de gestion des déchets en Calabre, débats d’actualité en France).

L’intention d'utiliser des transports moins polluants reste limitée.

En France, seulement 20 % se déclarent plus conscients des enjeux suite aux propositions, contrairement à en Italie, où ils sont 40 %.

Les personnes très partiellement sensibilisées au départ (niveau 3), ont toutes déclaré, en France et en Italie, avoir envie d'agir après la proposition artistique.

En France, les personnes qui se sentent sensibilisées au niveau 4 (essentiellement professeurs, chercheurs, consultants, et travailleurs sociaux et professionnels de santé) ont plus envie d’agir dans un cadre collectif que les autres (50 % d’entre elles). Cette action dans un cadre collectif est plébiscitée par les jeunes en France (75 % des 25/34 ans).

Résonances

La résonance à une œuvre peut se manifester par des émotions, des imaginaires ou du cognitif

Les 2 festivals ont suscité majoritairement des résonances positives, avec 40 % d’émerveillement. La joie prédomine également en France, et dans une moindre mesure en Italie. La surprise a été plus forte en Italie.

Les 2 festivals ont généré de l’intérêt et de l’inspiration (plus d’un quart d’entre eux), avec une prédominance d’intérêt en Italie.

Certaines œuvres génèrent aussi de l’apprentissage (Balade enchantée et Climax en France, Rosalia Alpina en Italie).

Tristesse, colère et peur sont également cités, dans une faible proportion (15 %).

Dans les 2 pays, les personnes ayant fait des études ou ayant un métier à dominante scientifique déclarent plus d’apprentissage. La joie est plus ressentie par les plus de 35 ans en France, les moins de 18 ans en Italie.

En France et en Italie, professeurs, chercheurs et consultants ont plus ressenti la peur que les autres ; les professionnels de la banque, assurance et finance ont, pour les ¾ éprouvé de la joie ou de l’émerveillement.

En France, les personnes émerveillées sont peu des personnes très engagées. En Italie, la plupart des personnes émerveillées ont un niveau d’engagement initial qui va de 3 à 5, plus des 3/4 ayant un niveau d’engagement initial de 4. 

Implication des résonances sur  l’engagement

Alors qu’en Italie, les personnes émerveillées ont surtout envie d’agir en faveur de la biodiversité, en France, elles sont surtout enclines à laisser infuser. Ce résultat est à mettre en corrélation avec la différence de propositions artistiques.

En France, parmi les personnes en colère, 70 % veulent agir en faveur de la biodiversité, 70 % veulent privilégier la sobriété. En Italie, dégoût et peur génèrent de la sobriété.

Sur ces enquêtes, la résonance cognitive « intérêt »  génère en Italie et en France tout type de comportement environnemental et l’apprentissage une tendance à une meilleure conscience en Italie, alors qu’en France il peut générer chez certains une envie de laisser infuser.

Nous avons échanger sur les résultats de l'étude au micro de RAM 05, une interview à retrouver ici.

Une suite à ce projet est prévue, on vous en parle bientôt! 

Un projet soutenu par l’Union Européenne